dimanche 13 mars 2016

LES DOCUMENTS QUE J'AI RASSEMBLES POUR LE CENTENAIRE DE LA GUERRE 14 18 : 16e , 17e et 18e épisodes

 CONTEXTE HISTORIQUE POUR SITUER LES TEXTES DE PAUL FONTANILLE :

Le 25 août, le 6ème B.C.A. marchant ave la 29ème division occupe Landecourt ; le 26, les quatre bataillons marchent sur Lamath qu’ils enlèvent ; le 6ème, avant-garde de la division, sortant des bois de Clairlieu, franchit rapidement le terrain découvert et s’empare du village du même nom. Continuant le combat contre l’infanterie ennemie, il progresse vers la Mortagne. Tous rivalisent de courage et d’entrain ; à la 3ème compagnie, le chasseur Garnier, atteint mortellement au cours de l’attaque, meurt en criant : « Vive la France ! » pendant qu’on le transportait.

L’élan du bataillon est un instant arrêté par l’obstacle que représente la rivière, sur laquelle n’existe qu’un seul point de passage, un pont de bois détruit par les Français au cours de la retraite et rétabli par les Allemands. Les chasseurs arrivèrent si rapidement que l’ennemi n’eut pas le temps de le faire sauter, mais il le tenait sous le feu de ses mitrailleuses et le rendait infranchissable. L’aide de l’artillerie fut demandée et, après un court bombardement, dont le résultat fut une diminution d’intensité du feu de l’ennemi, le commandant Lançon donne l’ordre d’attaquer à16 heures.
Mettant baïonnette au canon, les chasseurs s’élancent vers le pont qu’ils franchissent et pénètrent dans le village ; la 2ème compagnie entre la première, suivie des 5ème et 6ème ; un combat de rues s’engage pendant que d’autres éléments contournent la localité. Les Allemands sont surpris de la rapidité de l’attaque, cependant les Bavarois se défendent avec énergie, mais ils sont obligés de céder, laissant entre nos mains 8 officiers, 322 soldats valides et 7 mitrailleuses ; le bataillon capture également une formation sanitaire complète du 21ème corps, avec plus de 600 blessés, ce qui porte le chiffre total des prisonniers à près de 1 000, plus un nombreux matériel, comprenant chevaux, munitions d’infanterie et d’artillerie.
Dans la journée du 27, le 6ème continue à progresser au nord de Xermaménil, sur la route de Lunéville.
Le 29 août, l’ennemi tenant encore Fraimbois, le groupe de bataillons se porte en direction du Laxat, à travers le bois de Bareth, et de Saint-Mansuy ; cette avance au débouché du bois est rendue difficile par la résistance des Allemands, fortement retranchés dans la région cote 278 – bois Le Fréhaut – ferme Le Fréhaut, d’où il dirige sur nos éléments une vive fusillade.
Le 1er septembre, le bataillon reçoit du général de division l’ordre de prendre pied sur la cote 278.
Dès que l’artillerie a cessé son feu, le 6ème se porte à l’attaque et, à 11 heures, s’empare de l’objectif assigné, malgré une fusillade nourrie ; il l’organise et reste sur la position pendant toute la journée ; le 2, il est relevé pour être envoyé à Lamath.

d'après le site :  http://chtimiste.com/batailles1418/divers/historique6bca1.htm


TEXTES DE Paul FONTANILLE :


LE 25 AOUT NOTRE ARTILLERIE BOMBARDE LE VILLAGE DE LANDECOURT ET TUE UNE FEMME.

26 AOUT 1914 : LE SOLDAT GARNIER en arrière de FONTANILLE MEURT EN CRIANT "VIVE LA FRANCE"

"dès le matin, marche en avant dans les sous bois pour arriver devant LAMATH sur la MORTAGNE que l'ennemi occupe (à droite le 24e, à gauche les 23e et 25e bataillons). Les 2e et 5e compagnies arrivent dans LAMARTH sans trop de résistance, les allemands se repliant sur la rive droite de la Mortagne à XERMAMENIL.
avance pénible, terrain découvert, les balles sifflent et claquent. Les hommes ont tendance à se regrouper derrière moi. Je les "attrape". Un homme resté un peu en arrière est blessé au moment où sur mon ordre il se lève pour se porter en avant, 7 ou 8 hommes restés groupés légèrement derrière moi sont fauchés par une mitrailleuse (dont le brave GARNIER qui mortellement blessé crie "VIVE LA FRANCE" et tombe) ..."

FONTANILLE RENCONTRE l'AIGUEZOIS Georges DUBOIS le 30 AOUT 1914

"le bataillon est relevé par le 24e nous rentrons à LAMATH. En route je rencontre Georges DUBOIS d'AIGUEZE, son régiment allant relever quelque part. Mais pas le temps de causer longtemps."

31 AOUT 1914 : "Nous buvons l'eau des puits qui, insuffisants, finissent par fournir une eau vaseuse qui donnera la diarrhée à tous. Nous creusons des tranchées le long de la voie ferrée.

1er SEPTEMBRE 1914 : Nous repartons par le bois de BARETH vers la côte 278 (2e et 3e compagnies) où nous sommes arrêtés par les mitrailleuses allemandes. Toute la journée à plat ventre  dans un chaume. Vers 17h, notre artillerie nous tire dessus (tués et blessés) et nous oblige à nous reporter en arrière. Une heure après nous sommes avisés que notre artillerie va contre battre la côte 278 ce qui nous oblige à une nouveau recul derrière un pli de terrain où nous ne sommes plus inquiétés de la nuit."

2 SEPTEMBRE 1914 : relevés par le 24e, nous retournons à LAMATH.

Paul FONTANILLE A DES NOUVELLES DE SON FRERE le 3 SEPTEMBRE 1914 

"Cantonnement à VIRCOURT. Avant de quitter LAMATH, le Sous Lieutenant de réserve MICHEL, venu en renfort m'avait dit qu'il avait vu mon frère dans un train sanitaire à DIJON, en route vraisemblablement pour BORDEAUX. J'étais content de cela car je le croyais enfin tranquille jusqu'à la fin de la guerre ! "

LA FATIGUE S'INSTALLE DANS LE BATAILLON  

26 SEPTEMBRE 1914 :"Départ ,toujours par alerte vers 1h du matin, on réquisitionne des voitures pour le transport des sacs. Les hommes n'en peuvent plus, les gradés également. Nous sommes dans la région de DONREMY

BADONVILLERS vers 14h. Beaucoup d'hommes se présentent à la visite les ongles bleuis. Le Commandant est tellement furieux de ce qu'on nous fait faire qu'il donne ordre au médecin-major de les évacuer tous!

A peine la soupe sur le feu, ordre de se rendre à MAUVAGES pour embarquer (4km) Le découragement est général tant la fatigue est grande et accentuée par la nouvelle de la présence des allemands dans la forêt de COMPIEGNE.  Depuis LUNEVILLE nous ne savons plus rien de la marche des opérations. Embarquons à 18h n'importe comment sur des wagons plats. Débarqués à LIGNY EN BAROIS nous allons cantonner à GERPONT (4km) où nous arrivons vers 10h30.
La grange est pleine de paille ! Nous devons y rester 2 jours. Que ça va être bon !

FAUSSE REJOUISSANCE, LE CALME EST DE COURTE DUREE. IL FAUT SE REMETTRE EN ROUTE EN PLEINE NUIT 

27 SEPTEMBRE 1914 : "A 1h, alerte. En route pour BAR LE DUC. Les hommes tombent de fatigue. La route est encombrée par une colonne de civils surtout femmes et enfants fuyant l'envahisseur,n' emportant qu'un simple paquet, d'autres poussant une brouette ou une voiture d'enfant, d'autres juchés sur des voitures, des charrettes, poussant leur bétail. Tous ces gens surpris par l'ordre d'évacuation  ont rassemblé à la hâte ce qu'ils pouvaient emporter et se sont mis en route sans savoir bien souvent de quel coté se diriger. Vision lamentable qui me fait faire la réflexion :" il faut se faire tuer s'il le faut, mais venger ces pauvres gens !"

Avant BAR LE DUC la moitié de nos hommes sont à la traîne et pourtant l'ordre est donné de nous porter par FAINS à la crête entre FAINS et VEEL et de l'organiser définitivement.
A FAINS un pauvre ouvrier et sa petite fille ayant reçu l'ordre d'évacuer nous donnent ce qu'il leur reste de victuailles en disant :"il vaut mieux que ce soit vous que les allemands qui en profitent".

Le Commandant arrive et "attrape" le Lieutenant Marc parce qu'il nous a permis de faire un café en attendant les traînards. Nous aurions dû aller sur la position d'abord et coûte que coûte. Nous partons. Arrivés sur la position la Compagnie est représentée par le Lieutenant Marc, Martinaggi, moi et 4 chasseurs. Le capitaine Faulconnier avait été évacué. Que faire ? ""

COMMENT S'ORGANISER EN POSITION DE DEFENSE AVEC DE SIMPLES PELLES-PIOCHES AUX MAINS DE SOLDATS HARASSES :

""Harassés nous nous couchons. Des traînards nous rejoignent petit à petit. D'autre part comment mettre une position de défense avec quelques malheureuses petites pelles-pioches dont nous pouvions disposer ?"

FONTANILLE RECOIT ALORS L'ORDRE DE SE PORTER SUR VEEL (ferme du Goulot) . Le 8 SEPTEMBRE ORDRE DE S'EMPARER DE VASSINCOURT PAR ATTAQUE DE NUIT " Même au prix du sacrifice complet "

LAMATH est une commune française de 180 habitants située dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Lorraine 


XERMAMENIL est une commune française de 560 habitants située dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Lorraine 


la MORTAGNE est une rivière département des Vosges qui a donné son nom au village de MORTAGNE 162 habitants située dasn el département des Vosges 


le BOIS DE BARETH près du village de Fraimbois (Meurthe 


LANDECOURT : La commune de Landécourt se situe dans la région Lorraine dans le département Meurthe et Moselle (54). 


VIRECOURT : 451 habitants est une petite commune du nord-est de la France, située dans le département de la Meurthe-et-Moselle et de la région Lorraine. 


LIGNY EN BARROIS : est une commune française d'environ 5 000 habitants du nord-est de la France, en Lorraine, chef-lieu de canton du département de la Meuse. 


GUERPONT : est une commune française située dans le département de la Meuse en région Lorraine. 


FAINS - VEEL : Fains-Véel 2240 habitants est une commune française située dans le département de la Meuse en région Lorraine.


 




LA CARTE DU COMBATTANT  - LA CROIX DU COMBATTANT : EXEMPLE D’APRÈS LA CARTE DE MON GRAND ONCLE AIGUEZOIS : SUAU Marius

d'après le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_du_combattant


« Ils ont des droits sur nous », phrase célèbre de Georges Clemenceau qui exprime toute la philosophie de cette décoration.
Les Poilus de la Grande Guerre ont voulu faire reconnaître par la nation, un statut particulier à ceux qui avaient participé aux durs combats de 1914-1918. La loi du 19 décembre 1926 a créé la carte du combattant pour ceux de 1914-1918, mais également pour ceux de 1870-1871 et des guerres coloniales antérieures à la Première Guerre mondiale. La décoration ne fut créée que trois ans plus tard par la loi du 28 juin 1930.
Le projet retenu par le jury est l'œuvre de M. Doumenc, ancien combattant[1]. Il a la forme d'une croix pattée aux branches reliées par une couronne de lauriers. Le médaillon central porte la mention République française avec une effigie de la République coiffée d'un casque lauré. Au revers un glaive est surmonté de rayons avec la mention croix du combattant. Le ruban de 36mm de large, est bleu horizon avec sept raies verticales rouge garance de 1,5 mm.
Le 28 mars 1941, le gouvernement de Vichy créa une Croix du Combattant 1939-1940 spécifique : l'insigne était rigoureusement le même que celui de la Grande Guerre, mais avec ajout des dates « 1939-1940 » au revers. Le ruban présentait le même fond bleu horizon, mais avec 5 bandes verticales noires (2 de 4,5 mm sur les bords et 3 de 2 mm au centre). Il est à noter qu'il aurait existé une première version différente du ruban : bleu horizon avec 7 raies verticales noires régulières de 1,5 mm. Par ordonnance du 7 janvier 1944, le port de la Croix du Combattant 1939-1940 fut interdit.
Un décret du 29 janvier 1948 énonça que les dispositions de la loi de 1930 relatives à l'attribution de la carte de combattant et à la croix du combattant étaient applicables aux participants de la guerre 1939-1945. La loi du 18 juillet 1952 étendit le bénéfice de l'attribution de la croix du combattant à l'Indochine et la Corée.


La loi du 9 décembre 1974 a étendu l'attribution de la croix du combattant aux opérations d'Afrique du Nord entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962. Plus récemment, un arrêté du 12 janvier 1994 a ouvert le droit à la carte de combattant (donc à la croix du combattant) à ceux qui participèrent aux opérations d'Afghanistan, Cambodge, Cameroun, Golfe, Liban, Madagascar, Suez, Somalie, République centrafricaine, Tchad, Yougoslavie, Zaïre.








Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

Dessin à l'encre noire - Coll. Musée de la Grande - Pays de Meaux

Des renseignements sur les cartes de combattant sur le site :

http://crid1418.org/espace_scientifique/guidesources/llosa_onac.pdf

Carte du combattant :
La qualité de «combattant» est reconnue et attestée par une carte. Pour la guerre 1914-1918, les
bénéficiaires sont :
- les militaires qui justifient avoir appartenu pendant 90 jours, à une unité réputée
combattante,
- sans condition de durée, les militaires évacués pour blessure reçue ou maladie contractée en
service, ou faits prisonniers alors qu’ils appartenaient à une unité combattante,
- sans distinction, d’unité et sans condition de durée de services : les militaires qui ont reçu
une blessure de guerre ; les Alsaciens et les Lorrains devenus Français en exécution du
Traité de Versailles, mobilisé au cours de la guerre 1914-1918 dans l’armée allemande à
l’exception toutefois des anciens officiers de carrière ; les Alsaciens et Lorrains qui se sont
engagés durant les hostilités dans les rangs de l’armée française.
A noter que certains combattants de 1914-1918 ont participé aussi au 2ème conflit mondial et peuvent
être englobés dans les dossiers relatifs à ce conflit.

""A notre connaissance, aucune enquête n’a été réalisée à ce jour sur ces dossiers, même sur un
département. Pour autant, une étude sociologique sur les conséquences sur le long terme sur les
combattants et leur famille pourrait avoir un intérêt certain. Nous pensons à plusieurs sujets
possibles. Pour un département de l'arrière, des statistiques permettraient de mener une étude
sociologique sur le nombre réel de combattants et de victimes de guerre. Pour les départements du
front, les répercussions concernant la vie de ces personnes et la reconstruction de leur habitation
pourraient être rapprochées. D'un point de vue médical, si beaucoup de blessés ont été soignés
durant la guerre, ces blessures ont engendrés bien des troubles quelques années plus tard. Comment
ont-ils été soignés et quelle est la proportion des soldats morts des suites de leurs blessures après
1919? Croisés et confrontés avec des archives des services de Santé, de l'administration
départementale ou militaire, certains points encore méconnus de l'histoire de la Grande Guerre
pourraient être éclaircis.""
Marie LLOSA
Doctorante à l'Université Toulouse 2 – Le Mirail
Membre du CRID 14-18
Déléguée à la mémoire à l'O.N.A.C.

Comment obtenir une fiche matricule concernant un "poilu" de votre famille d'après le site GENEANET 

Vos ancêtres pendant la guerre 14-18 : les registres matricules

http://blog.geneanet.org/index.php/post/2013/11/Vos-ancetres-pendant-la-guerre-14-18-2-%3A-les-registres-matricules.html

""Notre série de notes sur la Première Guerre mondiale se poursuit cette semaine avec un zoom sur la pièce essentielle de toutes les recherches sur les soldats nés dans la seconde moitié du XIXe siècle. Un document incontournable qui fourmille de renseignements sur la vie des conscrits, qu'il s'agisse d'une période de paix ou d'une période de guerre : l'état signalétique des services, plus couramment appelé « registre matricule ».
Avant de consulter la fiche matricule de la personne désirée, il faut d'abord savoir dans quel registre elle se trouve. On consultera donc en premier lieu les répertoires alphabétiques.
Établies à la suite du recensement militaire, donc selon le domicile du soldat et non selon son lieu de naissance , ces tables permettent de retrouver le numéro matricule du conscrit, numéro qui vous permettra de retrouver sa fiche individuelle. C'est à l'âge de vingt ans que les jeunes gens sont recensés.
Les registres matricules ont été créés en 1867 et concernent donc vos ancêtres nés à partir de 1847 : auparavant, il n'existait rien de similaire. Chaque fiche contient des informations sur la totalité du parcours du soldat, ses affectations, grades, unités, ses blessures éventuelles, ses décorations, en y incluant ses différents domiciles et même une description physique, très utile pour pallier le manque de photo.
Dans un premier, temps, on recherche dans les tables alphabétiques par années, vingt ans après la naissance du soldat. La plus grosse difficulté reste de savoir de quel bureau de recrutement dépendait le soldat (et dans quel département s'il a déménagé loin de son lieu de naissance), ces bureaux étant souvent répartis selon les cantons.""


 


CONTEXTE HISTORIQUE :  d'après le site :
 http://badaboo.pagesperso-orange.fr/Residences/Vassincourt/VAS_ART001.htm

La Bataille de Vassincourt

6 au 11 septembre 1914

La bataille de la Marne

Début septembre 1914, un mois après le début de la Grande Guerre, la situation de l'armée française est difficile. L'armée allemande n'a cessé de progresser et elle se trouve dorénavant aux portes de Paris. Le 5 septembre 1914, le Généralissime Joffre, commandant en chef des armées, prend la décision de lancer une contre offensive. La bataille de la Marne va s'engager. Sur un front de plus de 300 kilomètres, de Senlis à l'ouest à Verdun à l'est, les troupes françaises et allemandes vont s'affronter dans des combats acharnés, comme celui qui s'est déroulé 6 jours durant autour de Vassincourt.

La région de Vassincourt, un point faible dans le dispositif

A l'est, la IIIème armée du Général Sarrail tient le front de Verdun à Bar le Duc. A sa gauche, de Bar le Duc à Mailly, se tient la IVème armée commandée par le général de Langle de Cary. A la charnière de ces deux armées, dans la région de Revigny sur Ornain, la IVème armée allemande commandée par le Duc de Wurtemberg pousse une offensive pour rompre le front sur un point faible du dispositif. Cette situation explique l'acharnement et la violence des combats qui vont se dérouler, dans cette région et notamment autour de Vassincourt.

6 septembre 1914 - Déclenchement de la bataille

Lorsque la bataille s'engage, c'est le 5ème Corps de la IIIème Armée qui tient le secteur de Revigny. Alors que le plan du Généralissime Joffre prévoyait une attaque française, ce sont les troupes allemandes qui prennent l'initiative. Les villages de Nettancourt et Sommeilles sont perdus, tout comme Noyers qui doit être évacué. Tout au long de la journée, les forces allemandes accentuent leur poussée pour briser la liaison entre les IIIème et IVème Armée. Malgré une défense pied à pied du 5ème Corps, Villers aux Vents, Brabant le Roi, Revigny, Laimont sont abandonnés. Au soir du 6 septembre, les pertes humaines sont lourdes de part et d'autre, le front a reculé et s'établit dorénavant sur la ligne Vassincourt, Louppy le Château, Villotte.

7 septembre 1914 - Le 15ème Corps d'Armée en renfort

Au matin du 7, les offensives allemandes redoublent de violence sur la " trouée de Revigny " entre les IIIème et IVème Armées françaises. L'objectif allemand est de réussir une percée qui ouvrirait la route vers Bar le Duc et Saint-Dizier. Au centre du dispositif, le plateau de Vassincourt est un enjeu déterminant. Le 15ème Corps composé de soldats originaires du sud de la France, soustrait par Joffre à la IIème Armée, vient renforcer la IIIème Armée du Général Sarrail. La 29ème Division prend position à l'ouest de Vassincourt entre Couvonges, que ses bataillons de chasseurs occupent le soir, et Véel. Toute la journée, le 5ème Corps, qui se repositionne à l'est, entre Vassincourt et Villotte, subit une pression considérable des troupes allemandes et un bombardement intense. Vassincourt est disputé avec acharnement mais doit être abandonné par les troupes françaises au soir de cette journée.

8 septembre 1914 - Première offensive du 15ème Corps

Les deux Divisions du 15ème Corps (29ème et 30ème) sont maintenant complètement en position et prennent l'offensive. Dès le matin, la 29ème attaque à l'ouest de Vassincourt vers Revigny. L'offensive est un échec et la division reprend position au sud ouest de Vassincourt dans les bois de Couvonges. Dans l'après midi du 8, la 30ème Division progresse dans la vallée de la Saulx et se positionne devant Mognéville vers 23 heures. A l'est de Vassincourt, le 5ème Corps est en difficulté sous des bombardements puissants et doit céder du terrain en se repliant vers Louppy-le-Petit et Lisle-en-Barrois.

9 septembre 1914 - Nouvelle offensive des 5ème et 15ème Corps

A 3 heures du matin, le 9 septembre, le 15ème Corps, appuyé à sa droite par le 5ème Corps, reprend l'offensive en Direction de Vassincourt. Les combats sont meurtriers. Sous un duel d'artillerie intense, attaques et contre-attaques se succèdent. Au soir, le village de Vassincourt est en flamme, les troupes françaises qui ont légèrement progressées, enserrent Vassincourt et ont pris Mognéville à l'ouest.





10 septembre 1914 - Le 15ème Corps poursuit son offensive

Le 10 septembre, le 15ème Corps poursuit son offensive. A l'ouest, la 30ème Division progresse, dans la vallée de la Saulx, en direction de Contrisson, dépasse Mognéville et arrive aux abords d'Andernay. Autour de Vassincourt, les combats sont toujours aussi acharnés, la progression est moindre et les Allemands qui tiennent toujours, ont mis le feu au village.





11 septembre 1914 - Prise de Vassincourt

Le 11 au matin, les patrouilles françaises constatent que l'ennemi a abandonné ses positions dans Vassincourt. Vers 13 heures, les troupes françaises entrent dans le village complètement détruit et brûlé. Le spectacle est désolant, pas une maison intacte, des cadavres français et allemands jonchent le sol et remplissent les tranchées Les troupes du Duc de Wurtemberg battent en retraite.

12 au 14 septembre 1914 - La retraite allemande

Dans les jours suivant la prise de Vassincourt, la retraite allemande se confirme. Le 12 septembre, le 15ème Corps reprend Revigny. Les jours suivants, placé dans le dispositif entre les 6ème et 5ème Corps, il contribue à la poursuite des troupes allemandes vers l'Argonne.


La bataille de Vassincourt
Les allemands sont donc les premiers à lancer les hostilités contrairement aux prévisions de Joffre. La bataille est déclenchée le 6 septembre 1914. Les allemands prennent rapidement Nettancourt, Sommeilles et Noyers. Revigny et Laimont sont abandonnés par les français. Le front se situe devant Vassincourt. Le renfort du 15ème Corps permet plusieurs offensives françaises : celle du 10 septembre permet la reprise de Vassincourt le 11 septembre. Les allemands battent en retraite et sont repoussés jusqu'en Argonne.


TÉMOIGNAGE DE Paul FONTANILLE LORS DE CET EPISODE DE LA BATAILLE DE LA MARNE :

LA 3e COMPAGNIE DU 6e BATAILLON DES CHASSEURS ALPINS REÇOIT ORDRE DE SE PORTER SUR VASSINCOURT POUR S'EN EMPARER "MÊME AU PRIX DU SACRIFICE COMPLET"

"8 SEPTEMBRE 1914 : De bonne heure, ordre de nous porter sur VASSINCOURT. Le 112e Régiment d'Infanterie à notre droite, le 24e RI à notre gauche. Le 112e rentre dans VASSINCOURT mais en est chassé aussitôt. Le 24e perd pied. La 2e Compagnie en tête charge à la baïonnette mais elle est contre-attaquée par des forces supérieures.

A 10h, trop en pointe, ordre de se replier sur VEEL où nous nous reformons.

A 17h ordre de s'emparer de VASSINCOURT par une attaque de nuit "même au prix du sacrifice complet" Départ à 18h. Le bataillon est placé derrière le 111e R.I. avec ordre de tirer sur tous les fuyards.

Marche à travers bois, le 111e fait un vacarme infernal (voyez pour la surprise !) Nous sommes obligés de pousser des fractions entières du régiment !
Mis en éveil les allemnds accueillent par leur feu des fractions de ce régiment qui débouchent sur le plateau. A ce moment le régiment présente une varie pagaille : pas de liaison, un chef de bataillon nous dit que 2 compagnies sont dans VASSINCOURT, ce qui était totalement faux !"

"DES FRACTIONS ET DES CHEFS CHERCHENT A SE DEROBER A LEUR MISSIONd'autres disent qu'ils ne peuvent avancer car on leur tire dessus. Sonnerie du "cessez le feu" !

Le jour va arriver,quelques fractions du 111e se portent à l'assaut à 100m des éléments de tranchées que les allemands ont creusés pendant la nuit, elles se débandent. La 3e compagnie en tête de bataillon ayant reçu l'ordre d'appuyer le mouvement nous débouchons à notre tour, colonnes par 8, sur le plateau. Les balles sifflent, des hommes tombent, nous enjambons morts et blessés.
Lâchés par la 111e, nous restons seuls en 1ere ligne pris de face et de flanc par les mitrailleuses (une trentaine d'hommes dont mon fourrier COINGT sont déjà tombés)
recevons l'ordre de nous porter à 150 m en arrière à l’abri d'un pli de terrain. Le lieutenant MARC me désigne pour amorcer le mouvement et arrêter les hommes à l',droit désigné.Le repli se fera homme par homme à 30 pas, car à ce moment il fait grand jour.
Je rassemble ainsi 63 hommes sur les 115 que la Compagnie comptait le amtin. Pendant le repli les balles sifflaient et claquaient si nombreuses qu'à chaque pas de course, on entrevoyait la mort !
Les autres unités du Bataillon ont arrêté le recul du 111e et, baïonnette au canon l'ont ramené à la lisière du plateau.
A notre gauche, le 24e n'a pas débouché du bois dans lequel il était engagé, malgré les demandes du chef de Bataillon LANÇON Commandant le 6e."

SOUS LA VIOLENCE DE LA MITRAILLE CERTAINS HÉSITENT A FONCER VERS LES BALLES



on comprend qu'il faut plus que du courage pour se lancer sous la mitraille de tranchée en trous d'obus !

"Le Général arrive et revolver au poing il fait la chasse aux fuyards du 111e. Il restera  avec nous toute la journée sur la ligne de feu. Vers 10H une batterie du 19e Régiment d'Artillerie se met en place à coté de nous et tire à 550 m. Nos chasseurs aident les pourvoyeurs. Il y a du cran chez les artilleurs."

ERREUR DE TIR DE L'ARTILLERIE FRANÇAISE :

" Une autre batterie placée en arrière fait du tir trop rasant et tue deux hommes de ma section et en blesse plusieurs.
Nous faisons signe à cette batterie qui a vu et arrête son tir.
Décidément nous n'avons pas de chance à la 3e Compagnie avec notre artillerie !

Nous restons sur place le reste de la journée et la nuit, les tirs allemands semblent faiblir sauf celui de leur artillerie qui semble pourtant venir de plus loin.

VASSINCOURT FLAMBE LE 9 SEPTEMBRE

"Dans l'après-midi le lieutenant CREUTZER (mon officier du poste d'hiver de Plan Casal 1905-1910) installe une mitrailleuse sur un cerisier et vide une tranchée allemande qu'il prend en enfilade."

"10 Septembre : sans changement, nuit calme. Il pleut, je me réveille roulé dans mon manteau avec 4 doigts d'eau sous les reins."

11 SEPTEMBRE : FONTANILLE ET SES HOMMES ENTRENT DANS VASSINCOURT OU ILS DÉCOUVRENT UN DÉSASTRE : 

"11 Septembre" : matinée calme. Que signifie cela ? Dans l'après-midi, laissant le 111e sur place, nous entrons dans VASSINCOURT que les allemands bombardent (leur infanterie s'était retirée sans que nous  ne nous en apercevions. Pas une maison intacte ! Des morts partout ! Des cadavres calcinés dans le décombres ! Des camions, des mitrailleuses et même des blessés du 112e et du 24e et des allemands que ces derniers ont abandonnés en se retirant.
Une bonne vieille sort d'une cave à moitié folle. 
Le ravitaillement ayant fait défaut les 8 - 9 et 10 Septembre, le Commandant donne l'ordre de récupérer tout ce qu'il sera possible (poules, cochons, conserves, etc...)
Nous trouvons pas mal de vin dans le caves, si bien que le soir je dors à poings fermés et je ne suis pas le seul !
En rentrant dans VASSINCOURT,   une batterie d'accompagnement du 24e nous tire encore dessus, sans mal, heureusement ! Colère du commandant.

FONTANILLE NOTE CERTAINS DYSFONCTIONNEMENTS :

"1 / Pendant les 3 jours de combat nous n'avons pas vu de brancardiers divisionnaires. Beaucoup de blessés relevés la nuit, sont morts sous nos yeux avant d'avoir pu être évacués. Les brancardiers de corps étaient insuffisants et ils devaient aller jusqu'à VEEL à 6km. Les premiers donnaient paraît-il comme excuse de ne pas pouvoir avancer , les routes étant bombardées. Ils se contentaient de recueillir à VEEL les blessés qui avaient pu s'y rendre eux-mêmes et ceux qu'on leur apportait.

2 / A notre également la façon déplorable du fonctionnement du service de santé et cela depuis le début des opérations . Au bout de quinze jours, les corps de troupe n'avaient plus de teinture d'iode pour désinfecter les plaies. Pas de moyens d'évacuation : les voitures d'ambulances divisionnaires servant au transport des bien portants à l'arrière ! Tout est organisé avec des moyens de fortune.
Je veux bien admettre qu'on n'avait pu prévoir une guerre aussi meurtrière, mais on avait bien prévu que le médecin divisionnaire s'occuperait d'hygiène... !

3 / Par contre le ravitaillement en vivres n'a jamais manqué, mais par suite de nos déplacements rapides et imprévus, le service de ravitaillement ne savait ou ne pouvait pas nous rejoindre. Alors que nous attendions les vivres eux étaient obligés d'abandonner le long des routes leurs denrées périssables."

13 SEPTEMBRE : DÉPART POUR FAINS APRES AVOIR REÇU DES RENFORTS

"12 Septembre : Un renfort de 500 hommes destiné au 23e Chasseurs aiguillé par le 15e C.A. (alors que le 23e avait été laissé dans les environs de LUNEVILLE) Ce renfort est affecté au 6e Chasseurs qui en avait grand besoin. La répartition dans les unités se fait en plein champ, sous les obus."

13 Septembre : Retour à VASSINCOURT, nous faisons la soupe dans l'après-midi puis nous filons sur FAINS où nous rentrons clairon en tête. a route est semée de cadavres. Dans leur retraite les 111e et 112e ont écopé peut-être plus que nous (les 8 et 9 Septembre).
Dans FAINS, les artilleurs du 55e nous acclament et des civils revenus nous disent que nous sommes les sauveurs du pays

LE TRAJET SE POURSUIT ENSUITE PAR RANBECOURT, RAMPONT, IPPECOURT, GERMONVILLE (environs de VERDUN)


16 SEPTEMBRE : COMMUNIQUE DU GÉNÉRAL JOFFRE FÉLICITANT  L’ARMÉE  FRANÇAISE  POUR SA VICTOIRE DE LA MARNE !

"16 Septembre : une compagnie du Génie de la défense de VERDUN nous apprend que le gouverneur a fait téléphoner que par ordre du Général JOFFRE il faut communiquer aux troupes que l’Armée Française vient de remporter la VICTOIRE DE LA MARNE !
Joie générale, mais nous étions loin de nous douter que par nos attaques sur VAISSINCOURT nous avions participé à cette victoire !" 


VASSINCOURT est une commune française de 275 habitants située dans le département de la Meuse en région Lorraine

FAINS-VÉEL est une commune française de 2200 habitants située dans le département de la Meuse en région Lorraine



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