mercredi 4 janvier 2017

TRADUCTION DU TEXTE DU RECATAIRE ECRIT EN PROVENÇAL (traduit par Charles BASCLE)

Beaucoup de gens bien dévots qui vont à l’église, se font tirer l’oreille quand dans les grandes occasions il faut donner une pièce à Monsieur le Curé.

Le fils Jaqué, que l’on nomme « Tétin » se maria au retour de la guerre avec la Louise BOURNICHET. Après la cérémonie, quand les mariés eurent reçu les félicitations dans la sacristie, Tétin offrit une boite de dragées  au curé et demanda : monsieur le Curé  combien je vous dois ? Ce que tu voudras mon enfant ; où plutôt ce que tu pourras ! Ici il n'y a que  des gens de paix.

Très bien monsieur le Curé je suis un honnête homme et je vais vous remettre ce qu’il me reste du billet que j’ai fait changer ce matin. Vous savez ce n’est pas croyable tous les frais qu’il faut faire pour une femme !! Et le Tétin de retourner ses poches une après l’autre, de fouiller sa veste son porte-monnaie, son  pantalon, et  voilà  Tétin qui pose sur la table de la sacristie six sous doubles et un sous simple soit treize sous.

Ça fera ? C’est quand même une belle somme treize sous pour un mariage !! Et il paya disant « quand on fait ce qu’on peut on fait ce qu’on doit » tant pis pour le bas de soie. Que le bon Dieu te le rende dit le Curé
                                          
Trois mois plus tard le Curé s’en retournait de voir un malade en lisant son bréviaire quand il rencontra notre ami Tétin qui revenait de Barjac.

Bonsoir Monsieur le Curé,  bonsoir Tétin alors ce mariage tu es content ? Ah mon pauvre Monsieur le Curé ne m’en parlez pas, vous ne pouvez pas le croire ! Je me suis bien fait « encougourder » et de première.
                                      
J’aurais mieux fait de me jeter au Rhône le jour où j’ai pris la Bournichette ! Ce n’est pas croyable elle est fainéante comme un chien de dame, gourmande comme un chat, mauvaise langue, dépensière ! Ma vie est un enfer à la maison rien de facile pour moi et chaque fois que je veux lever la langue c’est toujours une bêtise.

Mon pauvre enfant, dit le Curé, je te plains bien de te voir dans cet état. Mais sois un peu patient tout peut s’arranger avec le temps.

Ce brave Curé qui était un peu blagueur, ne put retenir son sourire en rajoutant : « tu dois quand même te méfier, mais  bien entre nous tu en as eu pour tes treize sous !! »


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